Toda [Alick]

- Alick ?

Demanda Di en posant son arme contre la table de chevet à côté du lit. Elle lui jeta un nouveau coup d’œil, puis balaya la chambre du regard.

- Alick ?!

Demanda de nouveau Di en se retournant vers lui. Pas de réponse.

- GEORGES-APOLLON DUVALOIS !

Cria soudain Di en l’attrapant par le col, et le soulevant de son lit en le secouant. Pas de réaction. Elle le reposa sur le lit, soupira, et regarda la fenêtre. Dites donc ! Les garçons de maintenant sont tous des lavettes de petite nature, ma parole !

Une voix lui par venait du tréfonds de son commencement de prise de conscience. On l'avait appelé. Bien sûr il n'avais pas encore identifié la personne qui se cachait derrière cette voix. Il entrouvrit les yeux et tout de suite la lumière l'inonda, il referma les yeux avec un grimace. Il mit sa main en visière et rouvrit les yeux. Il était dans une pièce entièrement blanche avec pleins de lits vides autour de lui. Ça sentait la morphine... Il en conclut que c'était donc l'infirmerie, pièce dans laquelle il n'avais jamais mit les pieds. Et puis une silhouette se détacha du décor, c'était Vinea... Elle était venue le voir malgré leur dispute. C'était sûrement elle qui l'avait réveillé car elle était seule. Il remarqua, accrochée à son bras, une perfusion, sûrement pour l'eau et la nourriture. Il s'empressa aussitôt d'essayer de l'arrêter. Tandis qu'il appuyait sur tout les boutons qu'il pouvais trouver il remarqua une petite puce sur la rambarde de son lit.

-Et ça y est ! Le centre me surveille !

Dit-il à voix haute en ayant oublié que la Meinsteint était dans les parages. Il lâchât un soupir, il n'en finirait donc jamais avec ceux là ? Depuis ses douze ans à chaque hospitalisation ils étaient là. Attentifs, ils ne voulaient sous aucun prétexte le perdre... Il croyait pourtant qu'en entrant dans ce pensionnat il serais libre de tout mouvement. Apparemment non. Alick poussa un soupir... Il n'arriverais à les semer que dans la mort, et encore... D'un geste il chassa ces mauvaises pensées et se contenta d'essayer d'arrêter la soupe qui se déversait dans son bras.

Di lui jeta un bref coup d'oeil, et alla reprendre son arme. Ella attrapa la puce au passage, se posta près de la fenêtre, et lança la puce en l'air. Il y eu une salve de coup de feu, puis le microproséssuce retomba sur le sol, fumant. Di eu un bref sourire, et clairionna :

- Désactivéééééééée!

Avant de se concentrer sur d'Alick. Elle tira une chaise jusqu'au lit, posa le canon de son arme sur le lit, pour s'appuyer dessus. Elle leva les yeux vers Alick et ricana.

- Et ben, t'es pas des plus résistants, pour celui que tout le monde appelle comme "Le stratège de Saturne" ou encore "Le prodige". Heureusement qu'Angie était là!

Elle attrapa la main de son interlocuteur, et la plaça sur la poitrine de se dernier.

- Oh que non. Pas touche.

-Mais pourquoi ? Ce truc me nourrit depuis combien de temps d'abord ? Je me sent mal moi !

Dit-il en voyant Vinea lui mettre la main sur le cœur ce qui le fit basculer sur l'oreiller blanc et moelleux. Il avait grossi, il le sentait bien dans ses bras et ses mains. Ses gestes n'étaient plus aussi sûr d'eux. Alick se sentait différent. Et puis depuis quand était-il là ? Pas plus de trois heures espérait-il en son fort intérieur sinon il avait eu le temps d'ingurgiter plus de trois kilos de soupe vu à la vitesse ou celle-ci s'écoulait. Alick s'était toujours demandé pourquoi les infirmeries sentaient autant la morphine... De plus que peu de personnes les fréquentaient à l'école de stratèges. Lui il venait une fois par semaine pour son rendez-vous avec le psychologue. Après plusieures semaines il les séchaient une fois sur deux, préférant largement rester en étude avec sa classe. Sa classe était en compétition avec toutes les autres. C'était pour la coupe de la meilleure classe en fin d'année. Il était coutume donc de retrouver des camarades la tête dans la cuvette des toilettes à l'approche des examens de fin d'années. Juste pour qu'il rate un cours et qu'il se prenne un heure de colle, qui les pénaliseraient évidemment. C'était bizarre car quand on comptait les heures de colle de la classe d'Alick on arrivait à plus de cinq cent. Mais en compensation il y avait quand même l'élite, la meilleure sélection d'élèves de toute l'histoire de l'école. Ils étaient tous de nationalité différentes, avec tous des caractères bien trempés. Ils avaient une santé de plombs et étaient quasiment tous orphelins.Un enfer pour les profs et le directeur. C'est d'ailleurs pour ça que celui-ci les aimaient bien.

Di eut un sourire sournois, et se contenta de sauter la question, avant de sortir son portable de sa poche.

- Ash ? Hmm ? Ouais, je vois où c’est…Tu veux que je t’y retrouve ?

Elle jeta un bref coup d’œil à Alick, puis reprit sa conversation.

- Okay. J’arrive dans 5 minutes.

Elle racrocha, posa le portable sur la table de chevet, et se tourna vers Alick, un sourire d’excuse sur le visage.

- Désolée, mais je dois te laisser. Ash à besoin d’un truc, je reviens toute de suite après. Il envoie Ayamé pour me remplacer.

Elle se leva, se débarrassa de sa tunique, pour arborer un débardeur noir sur lequel deux ceinture de munitions se croisaient. Elle se débarrassa également de ses ballerines, pour s’emparer de bottes qui se trouvaient rangées dans la table de nuit. En dernier, elle attrapa son arme de la main gauche, et se dirigea vers la porte. La main sur la poignée, elle se retourna et adressa un dernier sourire à Alick, avant de sortir, et de refermer le battant sur elle.

En la voyant dans cette tenue Alick pensa tout de suite à sa mère, des cheveux longs qui ondulaient dans l'air ambiant. La seule différence était que sa mère avait les cheveux blonds. Elle aussi s'habillait comme ça pour les "occasions spéciales", elle ramenait souvent beaucoup d'argent après ça. Enfin.. Elle était quand même plus dénudée que Vinea. Enfin... Que Di.
Alick était stupéfié par son assurance. Elle avait l'air tellement sûre d'elle. Cette fille assumait bien ses fonctions. Elle ne se laissait pas marcher sur les pieds par n'importe qui...
Et puis en un clin d'œil elle était partie. Alick n'avais enregistré ni ses mouvements, ni ses paroles. Il commença à parler dans le vide.
-Vinea... Enfin, Di. Pourquoi accorde-tu tant d'importance aux Gates ? Tu n'est jamais libre de tes mouvements... Tu vis presque pour tes missions. C'est bizarre mais j'ai l'impression que si tu continue comme ça, tu vas devenir folle. Et pourquoi vas-tu rejoindre ce salaud de fuck ? Si tu restait avec moi ce serais le même type de conversations. Enfin merci quand même pour la caméra. Et heuuu...
Alick émergea d'un coups de son auto-hypnose. Il essayait encore de s'arracher le tube qui lui déversait de la soupe dans les veines. Après cinq bonne minute il avait réussit à arrêter le flux en pinçant le tube avec les doigts. Dix minutes plus tard le tube avait explosé. Les cheveux et l'oreiller était pleins de soupe. Mais Alick souriait.

~«Arrête de sourire avec cet air béat, on dirait un pauvre con en train de mater sa prof de gym »

Dit Arica de son habituelle voix atone, en kimono de cérémonie, un katana à la main, qu'elle brandissait et faisait bouger de façon peu rassurante atour d'elle. Sans même lui demander son avis, elle s'assit sur le lit, l'écrasant à moitié, tout en étouffant un bâillement, et lui assenant une série de coup involontaire avec son arme en bois, qu'elle savait à peine manier.

« Sache que Asher est loin d'être un punk. De plus, elle est déjà folle, alors on s'en tape si on l'exploite. Faut bien que quelqu'un s'y colle. On dit pas Gate, mais Gate Keepers, Ducon, et si elle fait ça, c'est qu'elle a une bonne raison, comme nous tous. Sûrement la même raison que nous. Le mystère Masen, et l'émetteur sont de bons stimulant pour recruter… »~

Alick se redressa sur son lit, cette fille lui disait quelque chose mais il ne savait pas où ni quand il avait pu la rencontrer... Elle était pleine d'assurance et elle était habillé dans des vêtement d'Alick n'avait jamais encore jamais vus. Elle n'essayait pas d'être sympathique en tout cas, aborder quelqu'un de cette manière, théoriquement ce ne sont pas des choses à faire. Cette fille s'assit sur le lit temporaire d'Alick, en faisait bouger son arme blanche d'un façon peu recommandable. On aurais dit qu'elle allait le tuer à tout moment. Alick répondit à sa tirade, d'une voix quelque peu tremblotante au début.

-Que... Que quelqu'un soit fou où pas, il n'y a pas de de raison de l'exploiter pus que les autres... Et Ash n'est peut être pas... Un punk comme tu dit, mais il faudrait qu'il me montre son bon côté...

Il étouffa un soupir. Il aurais bien aimer avoir plus de place pour s'allonger, cette harpie prenait toute la place ! il n'osait pourtant pas la repousser, c'était bizarre...

~"Il n'en a aucuns. Comme ça, c'est vite réglé. Et puis on s'en tape de David. Elle finira bien par passer l'arme à gauche, alors y a pas de mal à ce que l'on accélère les choses… Crois-moi, on n'est plus heureux là-haut qu'ici"

Débita machinalement Arica de sa voix atone. Elle allait continué, quand elle jeta un regard suspicieux à Alick, et lui abattit une grêle de coup de katana sur la tête, avant de partir d'un rire méprisant.

"Me dit pas que tu t'y voyais déjà, marié, trois enfants ? C'est pas vraiment son style"

Elle jeta son katana dans un coin, cassant au passage un vase, et s'assit en bout, avant de s'allonger et de fixer le plafond de son air blasé.

"DuValois, DuValois, mais qu'est-ce qu'on va faire de toi ? Laisse tomber tout ça. Avec ton métier, ça marchera jamais.
Imagine que tu te maries, euh, avec l'autre, là, Martha machin-bidule-chouette. Au début, ce sera bien, vous serez heureux. Puis, tu reprends ton boulot. T'es de moins en moins là. Elle, en gentille petite épouse sage, ne dit rien, car elle se dit que tu as beaucoup de travail, et que si, que ça. Au début vous vous voyez une fois par semaine, puis une fois toutes les deux semaines, une fois par mois, et ça termines avec une fois tout les deux, trois mois. Comme tu vois plus trop ta femme, tu te prends une maîtresse, de préférence dans le service, qui remplacera la Martha le temps de l'absence. Elle, au fil des années, commence à se plaindre. Quand tu rentre, ce n'est que crises, reproches et disputes à volonté. Pour l'occuper, tu lui fais un gosse, que tu verras et ne connaîtrais jamais. Avec ta maîtresse, de l'autre coté, vous vous voyez peu de temps, mais régulièrement, ce qui ne laisse la place qu'au meilleur. Il faut l'entretenir, et quand tu rentre, encore ta femme, qui ne cesse de te demander où va cet argent. Au final, tu finiras bien par lui faire un gosse, à elle aussi : BAM! Pension alimentaire. Les années passent, tu vois de moins en moins la première, de plus en plus la deuxième, jusqu'au jour où tu finis pas divorcer pour aller avec la deuxième. Et le gamin que t'auras eu avec Martha grandira comme toi : il aura jamais connu son père. Il n'en aura que des souvenirs flou, des parcelles. Finalement, tu seras devenu le père que tu détestais, celui qui vous a abandonner pour une autre.
Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, ça ce terminera comme ça. Ca finit toujours comme ça. C'est inexorable. Je suis déjà passé par là, et je sais ce que c'est. Et je peux te dire que David sait aussi comment ça finira, et donc qu'elle se voit mieux dans le rôle de la deuxième que de la première.

Et je te vois venir là : fais pas celui qui tombe dénu et qui fais genre de pas savoir de quoi je cause, capich ? Pas de ça avec moi. Je suis plus maligne, et plus âgée que tu ne le penses, mon grand"

Dit-elle, en fixant toujours le plafond, du même air blasé, et du même ton atone que précédemment. Tel était Arica Mikarashi.

"Un jour, quelqu'un m'a appelé Ayame Miodawa, mais aujourd'hui, je ne suis plus qu'Arica Mikarashi. Juste pour info, DuValois"~

Alick état ébranlé par les paroles d'Arica, jamais il n'avais envisagé son avenir de cette façon, il n'avais d'ailleurs jamais envisagé l'avenir. le sien. Celui du monde oui, ça il avait des tas de théories concernant les relations tendues entres les planètes, que les ambassadeurs avaient peine à rendre pacifiques. Dans tout les cas on débouchait sur une deuxième guerre interplanétaire. Encore pire que celle de la voie lactée. Mais pour son avenir... Ça n'était encore rien. mais il eu une révélation en entendant Arica. Si il continuait ainsi sa vie n'était que du noir. Une pluie incessante de calamité qui s'abattraient sur lui. jamais il en serais tranquille, jamais il ne retrouverais le sommeil... Il n'avais jamais envisagé de se marier ni de faire des enfants... D'ailleurs pour quoi faire ? Pour les abandonner comme l'avait fait son père ? Non, son père n'était rien d'autre qu'un client de sa mère... Un vagabond ou un homme d'affaire en voyage. Des types inconnus. Il avait laissé sa mère seule mais ça, tout le monde le faisait. Il ne devait même pas savoir, qu'il avait laissé un gosse derrière lui. Ça n'était donc pas sa faute si il n'avait jamais rien su. Néanmoins Alick ne voulais pas devenir haïs. Voilà pourquoi il n'avait jamais envisagé ni femme ni enfants.

-Arica Mikarashi, ce n'est qu'un pseudonyme non ? Ton nom à l'origine est Ayame Miodawa. Arica n'est qu'un personnage pour les mission. Enfin je pense... Je n'en suis pas sûr, mais comme c'est comme ça pour Di je me disait que...

~« Di est le diminutif féminin de David, en réalité. Selon Mattew. C’est lui qui l’a baptisée, parce que c’était une ancienne terroriste, ou un truc du genre, et que son nom sonnait un peu super terroriste, alors il fallait le changer. Mais surtout parce qu'il était drogué à ce moment là et qu'il la prise pour un garçon. Enfin, bref. »

Elle se releva soudain, et prit un air fière et hautain en se désignant du pouce.

« Pour ton information, DuValois, je suis Ayamé Miodawa Maodawa de Maison-Royale, et ex-leader de l’alliance, que tu appelles grossièrement « Gate Keeper » ! »

Elle s’assit à genoux parterre, et posa sa tête sur le matelas, en face de celle du blessé.

« N’empêche, tu verras. Le jour où tu seras marié, et que t’auras des enfants, se sera le plus beau jour de ta vie. Les enfants, c’est un vrai miracle. Bien sur, ça braille, ça se dispute, ça boude, et quand ça grandit, ça cause que des emmerdes, mais… Grâce à eux, t’a une nouvelle raison de vivre, de te lever chaque matin, et de te forcer à sourire et à rester positif. Ca te permet de faire le point sur toi-même, et ça t’apporte un tas de truc. D’ailleurs… »

Et elle le frappa à l’arrière du crâne en redevenant la Arica morose de d’habitude,

« J’ai intérêt à être invité à ton mariage, et je suis preum’s pour le poste de marraine ! »

Dit-elle, avant de lui adresser un grand sourire.~

Alick lui rendit son sourire. Décidément on ne pouvais jamais prévoir ses réactions à celle là ! Il aimai bien ce genre de personne. Avec qui on n'avais que le hasard pour ami. Alick prenait ça pour un jeu. C'était excitant. Lui qui était constamment concentré et formé pour prévoir au maximum les actions ennemies... Ça le changeait. Et il aimait ça. Une étincelle passa dans ses yeux. Un sourire se peignit sur son visage tel un arc en ciel. Il ne s'en rendait même pas compte et répondit du tac au tac :

-Que veux-tu ! Si ce que tu prédit est vrai je n'ai pas d'objection !

Il se retint d'ajouter "même si je ne souhaite pas que ça se produise de cette manière". Pour lui aussi tout était tracé. Il n'aurais ni femmes ni enfants... Il serais trop malheureux de les laisser seuls, sans jamais les avoir vus. Sans jamais les connaître véritablement. Comme des orphelins. Ils se créeraient des rêves d'un père chevalier de l'espace dans son vaisseau. Grand, beau, héroïque. Que des rêves. exactement comme lui. Voilà pourquoi il ne voulais pas que cela se produisse. Ils auraient les mêmes faux espoirs que lui... Les mêmes déceptions au final.

~ARICA eu un petit sourire avant de lui refrapper l'arrière du crâne d'un air choqué à peine dissimuler.

"DuValois, espèce de crétin ! Apprends que je ne me trompe jamais, et que si jamais tu essaye de prouver que j'ai tord ou que tu oses me contredire, et je t'éclate ta face de morveux sur le bitume."

Et elle accompagna ses paroles d'un craquement de doigts tout à fait sinistre, avant de se lever et de regarder par la fenêtre.

"Et, de toute façon, qui peut prédire l'avenir ? On ne peut que deviner, mais, même pour moi, pour l'alliance, ou encore pour Carter et Alir, prédire l'avenir est un rêve irréalisable. Personne ne peut prédire ou voir. On ne peut que tenter de prévoir. Et..."

Elle se retrouva de nouveau près d'Alick, pour lui tabasser l'arrière du crâne une troisième fois.

"...quoi que l'on fasse, l'imprévu arrivera !"~

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Toda [Alick]

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