Koyuki s'avança d'une démarche nonchalante dans le réfectoire. Elle s'adossa à un mur, juste en-dessous d'une grande fenêtre. Pour une fois, il faisait beau. La lumière qui provenait du dehors répandait une douce lueur dorée dans la pièce. Elle dirigea son regard vers le plafond. Il n'y avait rien là qui l'aidait à trouver le moyen de se calmer.
Un de ses moments préférés dans la journée était lorsque le réfectoire était vide. L'après-midi, qu'il vente ou qu'il pleuve, il était vide. Vide de toute trace humaine.
Un flot de pensée la submergea. George-Ap'. Les cyborgs. Les Gate Keepers. La Sphère. Sa famille.
Elle enfouit sa tête dans ses mains, en maudissant ceux qui l'avaient envoyée ici. Elle ne comprenait rien. Rien à rien.
Les questions se bousculaient, de plus en plus nombreuses, dans sa tête. Pourquoi était-elle là ? Pourquoi les Gates s'intéressaient-ils à George-Ap' ? Qui étaient la Sphère ? Pourquoi cet abruti de Yan était-il là ? Pourquoi se retrouvait-elle dans ses histoires de clans ? Qu'avait-elle à voir avec eux ? Allaient-ils faire quelque chose à Alick ? Et elle, pourquoi réagissait-elle aussi tard ?
Elle voulut se donner une baffe. Tout s'emmêlait, et elle n'y comprenait plus rien. Cette histoire lui tapait plus sur les nerfs qu'autre chose. Assez. Elle releva la tête, alla s'installer sur un siège et s'affala dans un lourd bruit de ferraille.
Elle sortit de son sac qu'elle portait en bandoulière des pièces, apparemment de rollers. Elle prit une trousse bleu marine, l'ouvrit, et en sortit un objet qui ressemblait à une pince à épiler. Elle tira aussi de son sac un petit cube semblable à une enceinte, appuya sur un bouton dessus, et il se mit à diffuser des chansons rock, les préférées de Koyuki. Elle chuchota :

- Playlist 2, chansons 6, 7, 9 et 10 . Repasse en boucle.

Sa voix avait résonné dans la salle, mais avait tout de suite été masquée par "Let's dance to Joy Division". Elle sortit sept autres trousses, une vert fluo, une rose fushia, une marron, une jaune canari, une rouge sang, une bleu vert, et une dernière orange fluo. Elle piocha une petite pile dans la rouge et la posa devant elle, avant de prendre une pièce rectangulaire dans la bleu vert. Elle saisit la pile et la planta directement dans le pavé.
Après une demi-heure environ, elle reposa le rectangle qui était maintenant devenu un gros cylindre bourré de circuits. Soudain, la radio grésilla. Koyuki se retourna brusquement dessus. Elle n'avait pas eu de problèmes depuis... Elle fouilla fébrilement dans son sac, et en tira un casque et un micro. Mais la radio finit par reprendre "Thanks for the Memories", des Fall Out Boy.
Elle avait eu peur. Elle avait cru qu'on l'appelait pour remplir son rôle. Son rôle de stratège.
Non. Sous tous les angles, s'était impossible. Kaito commandait en ce moment même l'armée, il ne se déplacerait pour rien au monde. De plus, elle aurait été avertie s'il était parti. Son assistant, qui réparait et customisait le vaisseau, ainsi qu'il transmettait les ordres, lui aurait envoyé un mail, ou autre chose... A moins que ce nul de Kaito lui ai demandé de ne rien dire... Mais ce serait étrange. Cela voudrait dire qu'il avait une énorme mission sur les bras.
Cela faisait trois ou quatre mois qu'elle n'avait pas vu sa famille. Trois ou quatre mois qu'elle était dans ce pensionnat pourri.
La communication devenait de plus en plus difficile. Ses e-mails mettaient une semaine pour arriver, et les réponses, limite deux.
Un tas de souvenirs s'emmêlaient dans sa tête.
La rencontre avec George-Ap'.

***

Flash back : 3995

A ce moment là, elle était encore une simple cartographe. Mais la pression devenait trop forte. Cette pression, elle se l'infligeait elle-même. Elle devait dépasser chaque membre de sa famille. Elle devait atteindre le sommet. Elle était certes énergique, joyeuse, forte, mais sérieuse là où elle le devait, elle n'en était pas moins la petite dernière. La fille. Alan était tellement excité que c'en était prodigieux. Edward et Kiba respiraient la joie de vivre, au point ou ça devenait maladif. Plus fort que sa mère et Kaito, on mourrai. Kiwi, son père et Morgan étaient imbattables en matière de sérieux.
Bref, elle en avait assez d'être toujours la moins forte. Dans l'ombre. De plus, elle en avait assez de Kaito. Elle ne pouvait s'empêcher de le respecter un minimum. C'était écœurant. La seule façon de dépasser cet abruti était de devenir stratège. L'abruti lui-même lui avait proposé de participer à un concours entre Saturne et Mercure de stratégie. L'imbécile était cuit.
Le tournoi se déroulait à Saturne, dans une école de stratège. Les candidats mercuriens, entre 6 et 16 ans, se tenaient debout, en file indienne, devant une grande porte métallique. Uns à uns, ils rentraient, et personne ne les revoyait. Elle se démenait pour voir, d'un côté ou de l'autre de la file, mais il n'y avait rien à voir. Elle avait mit son MP306 dans ses oreilles, pour se donner un rythme. Beat it des Fall Out Boy se mit automatiquement. Une énergie monstre. Après on long moment d'attente, elle arriva devant la porte. Elle n'avait même pas réfléchi à ce qu'il y avait derrière. Prise de panique pendant un instant, elle se reprit. L'improvisation était un domaine dans lequel elle était très douée. Avec un sourire confiant, elle poussa la porte.
Le temps qu'elle observe l'endroit où elle était, la porte se referma dans un chuintement. Elle détailla rapidement les lieux. Un poste de commande. Des touches, semblables à celles d'un clavier, l'entouraient. Seul un siège à roulettes trônait au centre de la salle. Par des grandes baies vitrées, on voyait l'espace. des milliers de vaisseaux se profilaient devant elle. En deux armées distinctes. Les vaisseaux blancs étaient les Saturnois. Les bleus les Mercuriens. Une voix électronique sortit de nul part : "Veuillez vous assoir. Vous allez affronter Saturne. Merde !" Koyuki, un peu perdue, s'était assise. Tout de suite, la bataille commença. Elle identifia vite fait les boutons. Retint leur positions. Elle repéra un micro. Une manette. Un plan de bataille, avec des petits cercles blancs, qui mettaient exactement la position des vaisseaux. Elle regarda les vaisseaux ennemis se mettre en marche. Avec un sourire, elle déplaça du doigt un point en dernière ligne. Sur un écran, elle visionna les informations : canons discrets à itinéraires commandés, mini-bombes, espions à bord. Parfait. Elle choisit une des options qui s'offrait à elle. Quelques secondes plus tard, la quasi-totalité de la dernière rangée des Saturnois explosa. En plein dans le mille. Une petite voix fluette sortit de nul part :

- Dommage, c'était que des sacrifices ! Attention ! Tu dois avoir une centaine d'espions, dans tes vaisseaux ! Bonne chance !

Elle lui répondit :

- Ta gueule, bouffon !

Elle entendait des voix, plus étouffées, puis un retentissant :

- ALICK ! CE BOUTON-LA !

Elle se ressaisit, et, pendant une ou dix heures, elle ne savait plus, batailla avec force... Mais il n'y avait plus d'issue. Elle se résigna pour la première fois de sa vie à abandonner. Lorsqu'elle déclara sa décision, elle entendit de hurlements de joie. Elle en était sûre, ils étaient plusieurs. En fait, le "bouffon" qui lui avait adresé la parole lui expliqua qu'ils étaient une classe de stratèges, qui avaient sélectionnés des candidats au hasard, et qu'elle était la seule à avoir réussi le test, puisque, de toute façon, 27 personnes, c'est invincible.
Elle avait réussi l'épreuve, même si sa défaite restait, toujours cuisante.

***

Elle se souvenait toujours de tout. Un an après, Alick l'avait contactée pour de l'aide et de là était née une amitié inébranlable. Et inébranlable était bien un moindre mot pour décrire leur relation.
Un bourdonnement la fit sortir de sa rêverie. Elle sursauta, regarda autour d'elle, regarda vers l'enceinte... L'enceinte ! C'était bien de l'enceinte d'où provenait ce bruit. Ce n'était même grésillement innocent qui interrompait les chansons. C'était le signal. Le signal d'alerte.
Wen, son assistant, lui avait implanté ça dans sa radio, au cas ou Kaito se retrouverait à l'hôpital incapable de bouger ou qu'il se taille en douce et qu'une bataille arrivait.
Elle sortit de son sac un long clavier plein de touches, le brancha à la radio, enfila son casque pour le brancher aussi, saisit le micro, régla le son, et dit :

- Ici le commandant Karasu. Connexion ?

Une voix fluette sortit de l'appareil, coupant la musique :

- Perfect ! Bon, Mademois...
- Wen, je t'ai dit cent fois de m'appeler par mon prénom ! l'interrompit-elle avec une fausse lassitude.
- Euh... Oui, Kouki, donc...
- Non, pas Kouki, je ne suis pas un gâteau. Koyuki !
- Euh, oui, donc, Koyuki, ton frère s'est fait la malle, a coupé son téléphone, et ses collègues refusent de nous dire quoi que ce soit. Tes parents s'en foutent, comme d'hab', mais bon... Donc, Pluton arrive, 1513 kilomètres d'Uranus, 2068 de Mercure. tu vois la position ?
- Oui ! Tu peux me transmettre l'image, s'il te plaît ? Les armées, sont là, ou pas ?
- Elles sont arrivées depuis un moment. Le début de la bataille est pas encore donné.

Trois images, projetées par l'enceinte, apparurent : une représentant un endroit de l'espace, rempli de deux armées de vaisseaux distinctes, l'autre un vide bleu, et le dernier l'image d'un jeune garçon roux, le visage constellé de tâches de rousseur. Celui-ci continua :

- Wendy n'a pas eu George-Ap'. Tu peux essayer de l'avoir ? Les armées Saturnoises sont là aussi.
- QUOI !? Attends deux secondes ! George-Ap' réponds pas ? Bon, attends deux secondes !

Rageuse, elle retira son portable de sa poche, et, dans un mouvement brusque, elle tapa le numéro d'Alick. Seul le répondeur se faisait entendre, et elle posa rageusement l'appareil sur la table.

- Il répond pas, ce salaud de fuck. Passe-moi Wendy. Je vais prendre en charge les deux armées.

L'assistant sembla prit un air outragé. Elle regarda fixement l'image, et il finit par déclarer :

- Mais... Tu vas pas bien ! Tu ne peux pas contrôler DEUX armées ! Enfin, je veux dire...
- Je te rappelle que tu n'as pas le droit de contester mes décisions. Passe-moi Wendy, et vite. Déclara-t-elle d'une voix qui ne laissait place à aucune objection. Il sembla se résigner, appela quelqu'un, et, en une seconde, une quatrième projection apparut : le double parfait de Wen, un peu plus féminin. Elle semblait aussi stupéfiée que Wen et lui dit :
- Mais, enfin... C'est insensé, Kouki ! Tu ne...
- Mais c'est pas possible, hein ! rétorqua Koyuki avec animosité, c'est ton frère qui t'a filé cette mauvaise habitude, ou vous vous foutez vraiment de ma gueule ? Bref, on s'en fout. J'l'ai dit à ton frère, je vais pas le répéter trois milles fois : je fais ce que je veux, et, bien que tu sois l'assistante de George-Ap', j'ai un pouvoir absolu sur toi ! Donc, passe-moi les commandes de Saturne.

Bien qu'elle parut outrée, Wendy activa mollement les commandes et Koyuki se retrouva avec une dizaine de de projections en plus. Elle siffla d'admiration en voyant tous les logiciels compliqués qui s'offraient à elle, mais ne s'attarda pas sur ça : la bataille était imminente, et elle s'était foutue une énorme responsabilité sur les bras. Et cela ne lui déplaisait pas. Pendant que Wendy et Wen grognaient dans leur coin, elle analysa toutes les possibiités qui s'offraient à elle. Une seconde. Deux secondes. Trois secondes. La première rangée de Pluton s'ébranla comme un seul homme.

Ti-Ohn entra dans la salle d’une démarche sautillante. Elle esquiva quelques pas de danse, et se passa la main dans les cheveux. Sa chevelure violette retombait jusqu’à ses reins en vagues douces. Elle resserra l’emprise de son châle autour de ses épaules, et fredonna un air qu’elle trouva sur le tas.
Elle se dirigea vers les tables, et, s’en se préoccuper de la personne présente, s’assit devant elle, sur la table. Elle laissa ses mèches retomber sur le devant, et adressa de grands sourires à la personne assise en face d’elle.

- Bonjour, Monsieur. Vous êtes ?

Dit-elle d'une voix douce, comme un murmure, en lui adressant toujours des sourires, les jambes battant l'air du fait de sa petite taille.

Ti-Ohn lui adressa un grand sourire, avant de s’emparer de la machine, et d’adresser de grands signes aux personnes qu’elle voyait.

- Ca alors, c’est dingue ! Je ne savais pas que vous aussi vous commandiez des vaisseaux mercuriens ! J’ai déjà moins le cafard d’être loin de chez moi !

Dit-elle en la pulvérisant de grands sourires. Elle se reconcentra sur les hologrammes, et tenta de se grandir quelque peu.

- Salut vous autres ! Ecoutez, on va s’arranger. Moi, je vous commande, et Monsieur, là, celui qui est à coté de moi, DuValois, se charge de ses propres armées ! Comme ça, tout le monde est content. Alors, Wen, c’est ça ? Essayez une approche d’abord frontal, puis hop ! Vous feintez par la gauche pour attaquer en dessous. C’est vu ?

Dit-elle, avec un grand sourire.

- Alors, Wen, et si vous me parliez un peu de vous ?

Demanda-t-elle avec un grand sourire, en lui lançant des regards langoureux. Elle attrapa une de ses mèches de cheveux et commença à jouer avec. Voyant que l’autre était un peu lent à la détente, elle décida de commencer.

- Voyons, mon chou, ne soyez pas timide ! Bon, je commence. Moi, c’est Ti-Ohn Gram-Owens-Lay –je sais, j’ai gardé mon nom de jeune fille- et je suis la fille de la ministre de la guerre et de la grande stratège officielle de Mercure. J’ai faut Bac +5, dans l’école technique&stratégie de Mars, avec un Bac S. Mon mari aurait préféré que je fasse L, mais bon…Mais, comme le disait la demi-sœur de la belle-fille du gendre du frère de la mère de tante Jody, « la guerre, c’est l’fric, et les mecs, tu t’en passe très bien ». Mais, bon, assez discuter de moi. Et vous, Wen ?

Titi se figea en entendant le discours de Wen, et lui adressa un autre grand sourire.

- Voyons, Wen, il ne faut pas avoir honte. Vous savez, la dernière fois que je suis allé chez mon mari, au clan Stirchtag, la demi-sœur de la belle-fille du gendre du frère de la mère de tante Jody –j’ai oublié son nom- a réussi à attirer toute l’attention sur elle en se tapant mon futur beau-père devant tout le clan ! C’était très amusant, et ça à vraiment détendus l’ambiance !

Ma mère est d’un naturel agréable ! Elle est vraiment incroyable ! Elle pratique 10 arts martiaux différents, et parlent 6 langues terriennes, ce qui explique pourquoi je pratique autant de sports violents, et que j’ai un diplôme d’interprète. Elle est toujours de bonne humeur, et est incapable de parler à ses subordonnés sans crier. Elle est vraiment adorable, et elle m’a toujours dit « il faut coucher pour réussir » !

Wen rougit et réussit à balbutier quelque mots :

- Qu... Que... Quoi ?

Koyuki sourit en regardant son ami se débrouiller (très mal) pour tenter de meubler la conversation. Vu qu'il ne voyait pas beaucoup de monde, il n'était pas obligé de parler (sauf avec Wendy). Elle dit :

- Wendy, explose celui-là et poste H2J au centre. Envoie 6PM dans dix minutes. active les canons de ceux du devant, lorsqu'ils se rueront sur eux, lance le signal.

Elle regarda rapidement les hologrammes de sa voisine, et en déduit qu'elle n'était pas mauvaise. Pas mauvaise du tout. Elle se détourna pour faire face à ses propres hologrammes. Rien à signaler. Les ennemis faisaient exactement comme prévu. Parfait. Elle fit une manœuvre qui sembla étonner l'assistante.
- Wendy ! Le signal !

Cette dernière s'empressa en grognant. Les méthodes de Koyuki était sûrement très différentes de celles d'Alick.

Ti-Ohn continua de rire avant de se regarder ses ongles pour voir si sa manucure était encore d’aplomb, avant de d’hésiter à taper sur le clavier. Elle haussa les épaules, et se tourna vers Wen.

- Wen, mon chou, vous voulez bien me rendre un service ? Explosez leur la gueule avec des lasers, d’accord ? Comme ça, je n’aurais pas besoin de flinguer ma manucure à 400 euro-énergie. Comme le disait…Oh, non, ce n’est pas elle qui a dit ça. Laisse tomber, mon chou. Content-toi de les exploser avec le laser, et après, tu réplique par la droite, pendant que le Monsieur DuValois, qui est à coté de moi, se charge de draguer ta sœur. Concentrez-vous sur ce que je vous dit, pendant que je me remets du vernis.

Dit-elle en appliquant un violet électrique sur ses ongles.

- Oh, mais voyons, on est pas des brutes, Monsieur Duratoir! Nous ne sommes pas obligé de "charcuter" l'ennemi ! Quelle manque d'éducation, vraiment ! Quelle technique primaire ! Est-ce que c'est le fait que votre mère est été kinésithérapeute et qu'elle vous a abandonné que vous vous sentez obligé de reporter votre colère sur l'Univers entier ? Ces pauvres gens sont des innocents, qui ont une famille, des amis, des projets d'avenir, des souvenirs, et plein d'autre choses ! Ces pauvres petits qui n'ont pas imaginé un seul instant quand montant dans leur vaisseau, ils signaient leur arrêt de mort ! Voyons, la guerre, ça doit être moderne, et évoluer avec son temps ! Mais, je suis sure que si vous faites cela, c'est parce que vous ressentez un vide affectif du fait de cet abandon maternel. C'est aussi pour ça que vous êtes si seul, mais, si vous ne faites pas l'effort d'aller vers les autres, les autres ne viendront pas à vous…

Et, sur ses paroles vide de sagesse, elle étreignit son interlocutrice, avant de hocher la tête avec un sourire du genre "vous voyez ? Qu'est-ce que je venais de dire !" avant de changez la fréquence de son écran, et de se retrouver devant un type ronflant devant sa caméra.

- Vous êtes trop bête, et naïve, Stratège Karasu. Vraiment trop.

Dit Ti-Ohn avec un air de grand vainqueur sur la figure. Elle changea la fréquence de l'hologramme, et se brancha sur celle d'un vaisseau de l'aube. Une fille d'une vingtaine d'année apparut sur l'écran, ses cheveux roux contrastant un maximum avec la pâleur de sa peau, comme pour beaucoup d'autres rouquins du même genre.

- Myly.
"Tina"

Se saluèrent les deux hologrammes, tandis que Ti-Ohn souriait toujours de son air carnassier.

- Myly-Chan, tu as bien tout entendu, ma chérie ?
"Je n'en ai pas perdu une miette. Tout est près pour la riposte, Tina."
- Merci Myly. Ton soutient m'est irremplaçable, tu l'sais ?

Répliqua Ti-Ohn en éteignant le poste émetteur.

- Malheureusement pour vous, Stratège Karasu, vous ne pouvez plus faire marche arrière. Vos trompes sont encerclés par notre flotte, donc, soit vous faites demi-tour, et on vous abat tous, soit vous continuer votre plan, et on vous abat tout aussi, avant de récupérer les 16 carte mémoire émetteur que votre Président à dissimuler dans vos vaisseaux. Je tiens à préciser que mon amie Myly vous attend dans la flotte, et qu'elle maîtrise le portail du feu, dont l'attaque est rayon nova. Ce serait dommage d'abîmer d'aussi beaux vaisseaux… Et aussi que l'un des votre à une fuite, ainsi que le laser hors-service…Le plus gros de tous, d'ailleurs. C'est fou comme vous avez pas de chance ! La prochaine, dites à la fille qui recrute de ne pas se laisser avoir, même si c'est un très beau garçon, parce que ça peut créer des petits ennuies comme celui-ci…

Bon, je vous souhaite une bonne journée, Stratège Karasu, même si c'est un peu hypocrite de ma part..

Et sur ces mots, Ti-Ohn sortit de la salle en sautillant, tout en sortant son portable de sa poche pour téléphoner à sa meilleure amie Myly. Au beau milieu de la conversation, Ti-Ohn poussa un grand crie d'effroi.

- J'ai oublié mon vernis à ongle dans le réfectoire !!!!

Cria-t-elle en réalisant qu'elle venait de foutre en l'air 2000 euro-énergie.